Fathiya Tahiri, dix ans de création

Fathiya Tahiri a exposé dans les lieux les plus prestigieux : à la Mostra de Venise et au Musée d'Art de Shanghaï, entre autres. Pour fêter ses dix ans de création, une rétrospective lui est dédiée à la Galerie 38. "DECADE", qui se poursuit jusqu'au 17 mai, présente une collection de ses œuvres majeures. A découvrir absolument !

FDM : Pourquoi ce choix de célébrer votre décennie artistique au Maroc ?
Fathiya Tahiri : C’est un choix si évident et si naturel. Ailleurs, je n’aurais certainement pas ressenti cette rétrospective comme une célébration.
Que retirez-vous de cette consécration ma- rocaine ?
Certes, il a fallu que plusieurs de mes œuvres majeures se promeÌ€nent aÌ€ la rencontre d’autres regards avertis et critiques. L’appréciation et la reconnaissance de ces créations doivent passer par beaucoup de travail, beaucoup de temps et de nombreux voyages. La vocation de l’art et de la création n’est-elle pas, en premier lieu, d’eÌ‚tre partagés le plus largement possible, suscitant par laÌ€ meÌ‚me un intéreÌ‚t pour le Maroc, sa culture et ses artistes hommes et femmes ? C’était laÌ€ ma principale motivation. Retrouver ces œuvres aujourd’hui aÌ€ Casablanca me procure une joie immense.
En effectuant ce travail de mémoire, avez- vous retrouvé une continuité dans votre œuvre ?
Je ne cherche pas particulieÌ€rement une continuité dans mon œuvre. Quelle que soit la discipline artistique et son expression, je crée en fonction de mon sentiment du moment, ainsi que de mes pulsions et mes impulsions. Etre architecte, c’est rechercher un équilibre, une unité et une esthétique dans l’espace. Qu’il s’agisse de peintures, de sculptures, de bijoux ou d’installations, ces disciplines se rejoignent autour de la meÌ‚me démarche. Quel que soit le support d’expression et l’échelle de mes œuvres, je recherche toujours un tout, une unité.
Meubles d’art, bijoux, sculptures, peintures… vous avez exploré plusieurs voies de création. Quelle est celle qui vous inspire le plus?
J’adore toutes les formes d’art. Les artistes du monde entier qui nous ont nourris et précédés, quels que soient la période et le lieu, ont permis aÌ€ l’art d’évoluer considérablement. Nous, les Marocains, sommes particulieÌ€rement fiers des expressions culturelles multiples et
“L’EXPRESSION ARTISTIQUE EST POUR MOI UNE LIBERTÉ ET UNE ALIÉNATION.”
riches qui se sont accumulées au fil des sieÌ€cles. Ces dernieÌ€res constituent pour nous aujourd’hui un acquis exceptionnel aÌ€ partir duquel chaque artiste rebondit aÌ€ sa manieÌ€re. Pour ma part, l’art contemporain s’impose aÌ€ moi de manieÌ€re instinctive. Ce n’est pas un choix délibéré, c’est naturel.
Etait-ce facile de se faire un nom aussi bien au Maroc qu’aÌ€ l’étranger en tant qu’artiste femme ?
Fort heureusement, les artistes femmes sont de plus en plus nombreuses aÌ€ eÌ‚tre reconnues malgré les contraintes qu’elles subissent. Elles font face aÌ€ toutes les difficultés et tous les obstacles graÌ‚ce aÌ€ leur détermination. La femme marocaine artiste apporte incontestablement un plus aÌ€ l’art par son vécu et sa sensibilité innée. Se faire un nom nécessite beaucoup de labeur et de sérieux. Bien plus qu’on ne l’imagine ! Pour atteindre une certaine crédibilité dans ce domaine, il faut traverser un long chemin jonché d’embuÌ‚ches.
Que gardez-vous en mémoire de cette pre- mieÌ€re reconnaissance aÌ€ Venise, en 2002 ? Mon exposition en solo au Musée Correr de Venise en 2002 est le résultat d’une confiance accordée aÌ€ mon travail par lesresponsables de ce haut lieu de la culture internationale. J’ai été honorée et encouragée mais aussi, au fond de moi-meÌ‚me, comme artiste marocaine et musulmane, je me suis sentie investie d’une nouvelle responsabilité : celle de poursuivre mon chemin vers de nouveaux défis et objectifs pour que le palais des Doges ne soit pas uniquement une opportunité. Que Dieu continue de me donner la force et le courage de poursuivre mon œuvre, et puisse répondre aÌ€ ce besoin de création qui m’habite et me consume, l’expression artistique étant aÌ€ la fois une précieuse liberté, mais aussi une indéniable aliénation.

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